Category: Théorie de l’éveil


L’hyperconscience un levier de l’éveil de la conscience et de performance extrême.

Les états d’hyperconscience du cerveau est un phénomène de la conscience qui se produit dans des circonstances impliquant un état d’éveil accru ou une implication mentale intense comme l’absorption dans un travail, la lecture, une forte concentration, performance dans le sport comme l’ennui qui accompagne la privation de contacts sociaux prolongés, la prière, la méditation, inshit du chercheur, le flux du sportif, etc…

L’hyperconscience, un avantage concurrentiel, à qui cela peut être utile ?

Managers dirigeants de hauts niveaux.

  • Chercheurs, savants,
  • Sportifs de hauts niveaux
  • Thérapeutes, psychothérapeutes et coachs
  • Spirituel avancés, Expériences extraordinaires, médiums

Que vous soyez un manager, un dirigeant recherchant les hautes performances mentales, une conscience très éveillé de la réalité, une intuition et créativité débordante, accroitre les avantages concurrentiels, ressentir un vision globale, éveiller la conscience collective, culturelle, éthique de sa société, déployer l’intelligence collective de son organisation, faire face à l’hypercomplexité.

Que vous soyez Chercheurs, professeur cherchant à accéder à un niveau de conscience supérieur pour appréhender une vision intégrante de l’objet de sa recherche et amplifier les intuitions fulgurantes, développer ses capacités cognitives pour accéder à l’inaccessible, mise en place de boucle de rétroaction nocturne pour déclencher l’imagination en rêve, développer le rêve éveillé sur l’objet de la recherche. Aborder la conscience flottante de la réalité.

Que vous soyez un sportif de très haut niveau, recherchant les performances extrêmes, à entre dans un état de zone, aborder la réalité avec un état de conscience d’un ordre supérieur, sentir en soi un état d’hypersensibilité, d’hyper concentration, d’hyper lucidité, sentir l’action juste, être dans le flux.

Que vous soyez psychologues, coachs, éducateurs, thérapeute, cherchant une connexion au soi authentique, à éveiller sa conscience à un autre niveau de réalité, à apaiser le mental, vivre l’impersonnalité, à retrouver un équilibre entre la rationalité et imaginaire, à lâcher pris sur les outils, à oser la créativité  dans le présent.

Que vous soyez un spirituel, sage, maitre spirituel,  chercheur ou savant, prêtre avancé recherchant l’essence même qui relie tout, l’illumination de la transcendance, les états de grâce et d’extase, changer de niveau de conscience, entre dans la sagesse, développer de façon permanente son éveil.

Que vous soyez perturbé par une expérience extraordinaire et exceptionnelle, médiums,  dans votre vie, touchant de près la réelle réalité du monde, contactant un niveau de conscience surprenant, hallucinations,  basculant dans un univers incompréhensible, souhaitant en connaitre davantage sur le fonctionnement de votre cerveau, souhaitant reproduire ces effets ou les faire disparaitre, développer ses dons psychiques.

C’est le même principe que nous utilisons pour augmenter notre niveau de conscience suivant des canaux différents. Ce livre est fait pour vous, il donne accès à une dimension de la conscience dont nous avons oublié l’essence même: l’hyperconscience de soi et hors de soi. Le lien qui unit chacun de nos gestes, cette énergie d’évolution qui nous anime tous.

[ SCIENCES, SAVOIRS & PHILO ]
La conscience est-elle le gage d’un bien commun?
Posté par Philippe Lassire le 9/9/2008 17:50:00 (887 lectures) Articles du même auteur
Un vieux dicton dit : « Dieu dort dans le minéral, rêve dans le végétal, agit dans l’animal et s’éveille dans l’homme ».Le mot conscience vient du latin conscientia qui est naturellement décomposé en « cum scientia » avec savoir. En général, c’est la faculté qu’à l’homme de connaître sa propre réalité et de la juger. Cette étymologie suggère non seulement la connaissance de l’objet par le sujet, mais que cet objet fait toujours référence au sujet lui-même.

Notre civilisation, dans son langage courant, parle de conscience objective, de conscience subjective, de conscience subconsciente, du Soi, de conscience universelle, de conscience de groupe, de conscience nationale, etc. Je vais tenter, en quelques lignes, de donner un modeste point de vue sur  ces présumés différents types de conscience.

    Selon le philosophe, la conscience est l’organisation dynamique et personnelle de la vie psychique ; elle est cette modalité de l’être psychique par quoi il s’institue comme sujet de sa connaissance et auteur de son propre monde ; l’être et le devenir conscients constituent donc tout à la fois la forme de l’expérience du sujet et la direction de son existence. La finalité de la conscience, exprimée dans son mouvement, et la hiérarchie de ses structures, pour les uns, sa « spiritualité » et sa « réalité », ou la vouent pour les autres, à la critique « matérialiste » qui la nie. Le problème de la conscience est à cet égard le problème central, non seulement de toute psychologie mais de toute métaphysique. Prise dans les antinomies de la raison, la conscience, « organisme de réalité » risque de perdre elle-même toute réalité.

La Tradition ésotérique, quant à elle, affirme que la matière a été faite pour la conscience, le corps et l’âme. La conscience est le but de cette organisation vivante faite de chair et d’os, de nerfs et de muscles ; elle est aussi le but de ce vaste système de mer, de terre, d’air et de ciel. Cette création infinie, que forment le soleil et la lune, les étoiles, les nuages et les saisons, n’a pas été instituée dans le simple but de nourrir et de vêtir le corps ; elle l’a été essentiellement, et en premier lieu, pour éveiller, nourrir et faire épanouir l’âme, pour être l’école de l’intelligence, la nourrice de la pensée et de l’imagination, le champ d’expression de pouvoirs actifs, une révélation du Tout et un lien d’union sociale. Nous sommes placés dans la création matérielle, non pour être ses esclaves, mais pour la maîtriser et en faire le ministre de nos plus hautes facultés. Il est intéressant d’observer tout ce que le monde matériel représente pour notre conscience.

La plupart des sciences, des arts, des professions et des occupations de la vie, ont pour origine notre relation avec la matière. Le philosophe de la nature, le physicien, l’homme de loi, l’artiste et le législateur trouvent, dans la matière, leurs sujets ou leurs occupations de recherches. Le poète emprunte ses plus belles images à la matière. Le sculpteur et le peintre l’utilisent pour exprimer leurs plus nobles conceptions. La matière tend à pousser le monde vers l’activité. Les organes des sens, l’œil surtout, éveillent dans la conscience des pensées infinies. Prétendre alors que l’humanité est plongée dans la matière au point que sa conscience collective ne peut s’élever, est en contradiction avec le grand but de l’union de l’âme avec le corps. On peut alors estimer que la philosophie qui ne voit pas, dans les lois et les phénomènes de la nature extérieure, le moyen d’éveiller la conscience, est lamentablement bornée, et qu’un état social dans la masse des hommes est excessivement occupée à des travaux matériels au point que l’âme est terrassée et tenue à l’écart, est en guerre avec les desseins de Dieu et utilise, pour la servitude, ce qui devrait être le moyen de libérer et de faire s’épanouir l’âme.

Nous pouvons comparer la conscience entière à une échelle graduée d’énergie vibratoire ou aux octaves de la gamme des sons. Tant que certaines octaves de la gamme ne sont pas atteintes, il n’y a pas discernement, cette réalisation qui constitue soit notre conscience subjective, soit notre conscience objective.

L’homme ne peut s’élever plus haut que le niveau de sa conscience. Essayer de forcer un homme à améliorer ses méthodes de travail ou sa conduite morale et sociale sans améliorer au préalable sa conscience, et développer sa compréhension, c’est tout simplement perdre son temps. Les êtres malfaisants ou dévoyés doivent être pris en pitié, car ils n’ont pas encore appris la maîtrise d’eux-mêmes.

Les unités d’esprit n’ont d’abord qu’une conscience rudimentaire, celle que peut avoir un être unicellulaire. Mais tandis que les organismes vivent, se reproduisent et meurent, ce sont ces mêmes unités d’esprit (car elles ne meurent pas, étant énergie et non matière) qui, après la mort, construisent d’autres corps plus perfectionnés. Elles développent leur conscience et leurs facultés de perception à travers leurs nombreuses vies. En évoluant, leur énergie s’accroît et groupe un nombre grandissant de molécules pour former les diverses parties de leur structure physique qui se perfectionne proportionnellement à leur force. Ces unités d’esprit étant énergie, elles sont invisibles et sont partout et en tout. Elles collaborent à la naissance et au développement de tous les phénomènes et toutes les manifestations de la vie.

Nous devons établir une importante distinction entre le cerveau et la conscience. Le cerveau est un organe physique destiné à certaines fonctions de la conscience. Tout comme les poumons ont pour but les fonctions de la respiration. La conscience agit, dans une large mesure, au moyen du cerveau, mais elle n’opère pas exclusivement par l’intermédiaire de cet organe. Il est possible à la conscience de fonctionner de diverses manières lorsqu’il y a ablation du cerveau. Cela a été prouvé par des expériences entreprises sur des animaux. Le fonctionnement de la conscience s’opère en deux  domaines : le domaine subconscient et le domaine objectif. Au domaine objectif s’associe un certain aspect subjectif comme la mémoire, l’imagination, le raisonnement et la volonté. Bien qu’on ait l’habitude, en raison de ces deux domaines — objectif et subconscient — de parler de deux consciences, cela, dans un sens large, ne serait pas exact. Selon certaines écoles de philosophie, la conscience de l’homme serait immortelle, dès lors qu’elle serait une partie de l’âme et de la personnalité, alors que le cerveau, comme tous les autres organes physiques, est mortel. La conscience et la personnalité pourraient subsister, selon certaines écoles, après le décès et elles conserveraient, comme partie de leurs attributs, tout ce qui est emmagasiné dans la mémoire.

Dans le cadre de ce bref exposé, je ne peux qu’essayer de donner que quelques définitions succinctes et complémentaires du texte précédent de quelques types de consciences :

Conscience objective — La conscience objective est la conscience de ce qui est extérieur à nous, de la réalité apparente qui existe en dehors de nous-mêmes. C’est la connaissance de notre milieu physique et social, au moyen de nos sens réceptifs, vue, ouïe, toucher, odorat, goût. Elle agit dans le monde matériel par l’intermédiaire d’un corps physique et d’une manière individualiste, surtout dans le dessein de préserver le corps physique, instrument de l’âme sur le plan terrestre. La conscience objective doit nécessairement servir une fin égoïste, mais cet égoïsme devrait avoir un but constructif. Telle qu’elle est en général, la conscience objective sert un égoïsme destructif. Par égoïsme constructif, on entend cet égoïsme qui tend à préserver de son mieux le corps, tous ses pouvoirs et toutes ses fonctions, afin que l’âme qui y réside ne soit pas entravée dans sa mission ici-bas. Être constructivement égoïste signifie chercher à s’améliorer de toutes les manières, afin de pouvoir mieux servir l’humanité et faire du monde un lieu meilleur. Un tel égoïsme a l’approbation du Tout. Pour atteindre ce but, le corps a été doté d’une conscience objective qui peut venir à bout des problèmes et des conditions purement physiques. En revanche, être négatif de façon destructive veut dire que la conscience objective est à la recherche d’avantages qui sont destinés non pas à servir autrui, mais uniquement à satisfaire des besoins purement personnels.
Le but et la fonction de la conscience objective sont, comme indiqué ci-dessus, essentiellement matériels. Son rôle est de maintenir le corps en bonne santé, dans un état normal et prêt à obéir à tout moment aux sollicitations de l’âme que manifeste le subconscient. La conscience objective, comme le corps physique, est subordonnée au subconscient. Ses attributions consistent à informer le subconscient des conditions physiques existantes, afin que celui-ci soit guidé pour savoir comment exprimer les idéaux cosmiques dans le monde matériel. Le domaine de la conscience objective inclut les cinq sens physiques et leurs fonctions, les actes volontaires, la faculté de se souvenir, le raisonnement inductif et enfin le raisonnement complet, ce qui prouve combien le fonctionnement de la conscience objective, à travers le corps physique et le cerveau, est important dans le plan cosmique des choses.

Conscience subjective — Les attributs de l’intellect que sont le raisonnement, la volonté, le souvenir et l’imagination appartiennent au domaine subjectif. Ils résident à l’intérieur de l’intelligence consciente, mais ils sont en arrière du niveau objectif de conscience.
L’état subjectif n’est pas un état inconscient. C’est la conscience des vibrations d’une série d’impressions ayant une origine immédiate différente de celle de nos sens objectifs.

Conscience subconsciente ou subconscient — Il se peut que la conscience de l’homme ne soit pas double et qu’elle ne soit qu’une seule conscience se manifestant parfois en deux domaines distincts ou en deux phases. Mais, puisque les manifestations de la conscience se groupent elles-mêmes en deux classes distinctes appelées objective et subconsciente, il est devenu courant, en psychologie de parler d’une double conscience, objective et subconsciente. Certains aspects de la conscience objective — quand il y a introversion comme c’est le cas, par exemple, pour les réminiscences ou l’imagination sont couramment considérés comme subjectifs.
Ce subconscient est gradué en niveau de conscience selon la réponse faite aux vibrations, chacun ayant sa fonction particulière. À une extrémité de cette échelle graduée de conscience, se trouvent les niveaux avec lesquels nous sommes le plus familiers : les aspects subjectif et objectif de la conscience. Ainsi comme nous l’avons dit, la conscience est double en son fonctionnement. Tout d’abord il y a la grande conscience du Tout, qui est plus directement reliée à la Conscience Universelle. En nous ceci constitue le subconscient. Puis, finalement il y a les niveaux inférieurs du subconscient que nous venons de citer — c’est-à-dire le subjectif et l’objectif que nous désignons sous le nom de conscience objective.

Conscience de Soi — Celle-ci constitue la phase finale du développement que nous avons poursuivi depuis son origine. C’est un état dans lequel le souvenir de l’influence que notre être propre peut exercer sur le monde extérieur sert à la base de toutes les relations que nous établissons avec ce qui n’est pas nous. Elle diffère de la conscience que nous avons du monde extérieur, que nous attribuons aux animaux extérieurs, en ce que l’accent psychique est passé de l’objet au sujet conscient. Ce déplacement de conscience est un phénomène qui est devenu familier depuis que nous avons constaté :
1 — Qu’un concept est une synthèse dans laquelle l’accent psychique porte sur la pensée, la conscience, alors que dans la perception, il porte sur le monde extérieur.
2 — Que désirer, et ensuite vouloir , marque l’initiative du Moi, de l’être qui remplace nettement celle du non-être.
Dans le cas de la conscience de Soi, le Moi en tant que cause prend une importance supérieure à celle du non-être…

Conscience universelle — Cette expression est souvent employée pour désigner la conscience cosmique, la conscience qui est répandue dans tout l’univers. Elle n’est pas seulement la conscience universelle, mais la conscience de tous les êtres vivant sur le plan terrestre, unis, à cet égard, au point de ne former qu’une conscience dans laquelle toute inspiration, idée ou expression d’importance cosmiques est enregistrée et peut être perçue par un contact approprié.

Conscience de groupe (humaine, nationale, professionnelle, sportive etc.) — Il semblerait que l’adoption de pensées communes et répétitives sur un temps prolongé forme une conscience collective de groupe, appelée par certaines écoles, égrégore.

Maintenant, la question que l’on peut se poser est donc de savoir quel type d’évolution on doit attendre de l’homme : morphologique ou physique, mentale, spirituelle, ou les trois en même temps ?
À cette question, Sri Aurobindo donne la réponse suivante : « Au cours des étapes précédentes de l’évolution le premier soin et le premier effort de la Nature devaient nécessairement porter sur un changement dans l’organisation physique, car c’est ainsi seulement que pouvait se produire un changement de conscience ; cet ordre était nécessaire parce que la conscience en voie de formation n’était pas assez forte pour influencer un changement dans le corps. Mais avec l’homme, il devient possible de renverser l’ordre des opérations, c’est même inévitable : c’est par sa conscience et la transmutation de sa conscience et non plus par l’entremise de quelque organisme corporel nouveau, que l’évolution peut et doit s’effectuer (…). Ce n’est plus le changement du corps qui doit précéder le changement de conscience, c’est la conscience elle-même qui, par sa propre mutation, imposera et opérera toute mutation nécessaire au corps ».

Par une future conscience universelle appropriée, il serait idéal de réconcilier l’homme avec le monde en le libérant, non seulement des préjugés qui pèsent sur ses possibilités personnelles d’épanouissement et d’expression, mais aussi de l’empreinte qui obère initialement ses conditions d’accomplissement et de réussite. Il s’agit d’éviter le gâchis individuel et collectif de notre humanité d’hier et d’aujourd’hui, et d’accorder les possibilités de progrès humain avec les conquêtes de la Science. Dans l’absolu, nous sommes en mesure de proposer à nos descendants un archétype renouvelé de l’Humanité. Cet homme-là sera-t-il meilleur au sens de notre morale actuelle ? Sera-t-il plus généreux, plus accessible à la solidarité ? La vraie question est ailleurs : aura-t-il une meilleure conscience sociale et individuelle ?

Je terminerai par ces deux pensées qui peuvent étayer mon propos : Le psychologue clinique William James déclarait « Si l’évolution est à l’œuvre en douceur, la conscience, sous quelque forme, doit avoir été présente à l’origine des choses » Pour celui-ci, donc, la conscience existe à un certain degré dans toutes les choses vivantes et évolue. Elle n’émerge pas soudain comme un phénomène pleinement développé. La conscience n’est pas une série d’unités indépendantes, mais un courant. Spinoza disait également :  « Lorsque l’homme prend conscience de lui-même, c’est-à-dire lorsqu’il se rend compte de sa propre existence, perception que son âme lui rend possible, alors Dieu se réalise en lui, parce que le moi réel en l’homme est le Moi de Dieu lui-même. »

En conclusion, on peut néanmoins estimer que la conscience semble être totalement le gage d’un bien commun à l’ensemble de l’humanité et probablement bien au-delà.

PHILIPPE LASSIRE


Note: 9.00 (18 votes) – Merci de NOTER : Intéressant / Sans intérêt? –

Je rappelle que ces techniques sont des techniques bien occidentales des états modifiés de conscience. Ou autrement dit reprendre contact avec la présence et son intuition. C’est l’outil par excellence des prises de conscience, c’est une façon de ralentir le temps et de l’apprécier. L’orient en a fait une technique  mais nous avons cela aussi en France et en occident, il suffit de lire les textes. je dirais même que l’occident est plus avancé que l’orient sur le sujet. Le hic c’est le corps médical qui semble avoir traîne des pieds durant des décennies vis à vis des états modifiés de conscience…Nous avions encore  raison trop tôt et la résistance aux changements est encore bien ancrée. Le corps médical est entrain de réhabilité les états de conscience avancés, tant mieux et enfin. Dommage car nous avons perdu beaucoup de temps depuis Charcot et yung.

http://www.dailymotion.com/video/x6rrqg_la-meditation-pour-se-soigner_tech

http://www.dailymotion.com/supervielle

samedi 7 mai 2011, par Jean Heutte

[…]

Jon Kabat-Zinn [1] précurseur de l’utilisation de la pleine conscience dans un cadre médical la définit ainsi « Mindfulness signifie pleine conscience, c’est-àdire le fait de porter son attention sur le moment présent, avec intention, et sans jugement de valeur sur ce qui vient » ou bien encore « d’amener toute sa vigilance sur l’expérience de l’instant présent, moment après moment ». Pour parvenir à cet état, il s’agit principalement d’utiliser des techniques ancestrales de méditation, inspirées surtout des pratiques bouddhistes et développées, pour soulager la souffrance humaine. Différentes méthodes de méditation comme entre autres – la concentration sur un seul objet, la visualisation, l’engendrement de la compassion – mènent chacune à différents états méditatifs.

La concentration totale sur un objet d’attention unique est la forme la plus élémentaire et la plus universelle de ces pratiques, puisqu’on la retrouve sous différentes formes dans toutes les traditions spirituelles qui ont recours à la méditation. Comme l’écrit Frédéric Rosenfeld (2007) [2], médecin psychiatre, ces exercices de l’esprit, gagnent peu à peu leurs droits d’entrée en terre scientifique. Des précurseurs, déterminés à comprendre leurs effets sur leurs pratiquants, cherchent à se plier aux exigences de l’approche scientifique. Qu’ils soient médecins, praticiens, et chercheurs ou psychologues cliniciens en quête de connaissance, tous partagent une curiosité ouverte et dépourvue d’idées préconçues.

L’un de ces pionniers en 1975, le cardiologue, Herbert Benson (cité par Rosenfeld, 2007) s’intéresse aux effets curatifs de la relaxation, au sein même du laboratoire de l’université d’Harvard, qui avait mis en évidence les réactions physiologiques engendrées par le stress. Il évalue et compare des pratiques de relaxation et observe une même réponse de l’organisme qu’il nomme la réponse de relaxation (caractérisée par une baisse du tonus musculaire et un ralentissement du système nerveux sympathique).

En 1985, Benson (cité par Rosenfeld, 2007) observe que l’organisme est soit stressé, soit détendu, mais qu’il ne peut être les deux en même temps. Il en déduit une application médicale de la relaxation et met au point la manoeuvre qui porte son nom :
- Asseyez vous confortablement
- Fermez les yeux
- Détendez vos muscles en commençant par les pieds
- Respirez par le nez et prenez conscience de votre respiration

Il mène ses recherches dans le laboratoire qu’il a recréé dans l’Himalaya, auprès de méditants chevronnés (moines tibétains du dalaï-lama). Les chercheurs observent les modifications métaboliques et enregistrent l’électro-encéphalogramme de ces moines méditants. Ils en concluent que la méditation engendre également la fameuse réponse de relaxation.
De retour aux États-Unis, Benson se penche sur d’autres techniques de méditation, issus d’autres courants spirituels [3]. Il définit quatre caractéristiques communes à toutes les méthodes de méditation étudiées. En 1987, Benson (cité par Rosenfeld, 2007) donne naissance au Big Four :
- Un environnement calme
- Un relâchement musculaire
- Une attitude passive
- Un certain état de concentration

À la lumière des travaux de Benson, la méditation apparaît comme une méthode médicale efficace pour obtenir une réponse de relaxation.

La psychologie cognitive s’intéresse, elle aussi, à la question de la méditation. En 1980, ses protagonistes (Lehrer, Schoiket et Carrington cités par Rosenfeld, 2007) cherchent, quant à eux, à démontrer les différences entre la détente engendrée par la relaxation et celle provoquée par la méditation. Dans le cadre de cette comparaison, les participants sont soumis à des situations de menace : les résultats indiquent que les méditants ont plus de résistance aux stress émotionnels que les sujets simplement relaxés. Méditer semble posséder un « plus » qui échapperait à la relaxation.

À la suite de ces études pionnières, les travaux se multiplient, encouragés par le XIVe dalaï-lama, notamment à l’Université du Wisconsin où Richard Davidson (cité par Goleman, 2008 [4]) poursuit un programme aussi ambitieux que vaste : explorer les caractéristiques neuronales d’un cerveau de moine en activité méditative. Il observe que les pratiquants de la méditation présentent un lobe frontal plus irrigué et ce même en dehors de l’exercice de méditation. « Cet acte volontairement mental et purement cognitif, altère profondément la conscience et les équilibres physiologiques de l’organisme. Les pratiquants de la méditation sont capables de mieux contrôler leurs amygdales, ces parties du cerveau associées à la peur et à la colère… Non que les bouddhistes tibétains soient nés plus calmes, ou plus heureux que tout autre personne, mais ils ont développé des réponses méditatives au stress. » conclut le chercheur.

En 1995 au cours de travaux antérieurs sur le cerveau, Davidson (cité par Rosenfeld, 2007) découvre que les zones situées dans l’amygdale et le cortex préfrontal droit sont activées lorsque les personnes sont mises en situation de ressentir des émotions négatives (colère, peur, tristesse). En revanche, lorsque les émotions sont agréables (optimisme, enthousiasme, calme, bonne humeur), ces zones corticales droites sont silencieuses tandis que le cortex préfrontal gauche augmente son activité. A partir de là, Davidson met en évidence le rapport d’activité gauche – droite dans les zones cérébrales étudiées, et tente de démontrer que ce rapport coïncide avec l’humeur des volontaires. Après avoir effectué des mesures sur des centaines d’individus, Davidson constate que cet indice permet de prédire l’ambiance émotionnelle des sujets. Plus l’activité prédomine dans le cerveau droit, plus les personnes ont un répertoire émotionnel de base orienté vers la tristesse, la peur ou la colère. Au contraire, plus l’indice montre une prédominance d’activité gauche, plus les volontaires ont un répertoire émotionnel positif qui se manifeste par une prédisposition au calme, à l’humeur joyeuse. En parallèle, l’index d’activité cérébrale moyenne des méditants bouddhistes de longue date révèle une activité plus importante de la zone corticale gauche.

Et si l’optimisme et le pacifisme des moines étaient le fruit de leur entraînement mental ? Davidson et le dalaï-lama (in cités par Goleman, 2008) se demandent si le contexte religieux est pour quelque chose dans cette attitude positive des méditants. Peut-on obtenir les mêmes résultats en enseignant la méditation de façon laïque, à des individus d’origine ethnique différente, croyants ou non ? Rendre accessible les pratiques méditatives, réservées jusqu’alors aux monastiques, et ce sans altérer la nature de ses effets bénéfiques, n’est envisageable qu’avec une connaissance profonde des traditions bouddhistes qui lui ont donné naissance.

L’enseignant zen vietnamien Thich Nhat Hanh (1996, cité par Maex, 2007 [5]) a oeuvré à cette recherche et il place la pleine conscience au centre de son enseignement. C’est lui qui est à l’origine du mot mindfulness, traduction anglaise de Sati [6]. En pleine guerre du Vietnam, transmettant les pratiques de la pleine conscience, il vient en aide à la population. Un de ses premiers recueils traduits en anglais sous le titre « The Miracle of Mindfulness » livre les correspondances de Thich Nhat Hanh avec ces personnes soumises au stress insupportable de la guerre [7]. On y trouve l’essence des pratiques ancestrales traduites par l’auteur pour venir en aide aux gens dans leur souffrance. Par la clarté de son enseignement, il est à l’origine de l’éclosion de la pleine conscience en Occident. Jon Kabat-Zinn, quant à lui, va la faire connaître au monde médical et oeuvrer à la mise en place de programmes de soins dans de nombreux domaines (Kabat-Zinn, 1990, 2005).

À la fin des années 70, ce jeune docteur en biologie moléculaire, enseigne le Yoga et pratique la méditation bouddhiste vipassana d’origine birmane. Convaincu des bienfaits de l’association de ces pratiques, il cherche à en donner une forme plus contemporaine, spécifiquement conçue pour soulager la détresse physique et morale. Il suit son intuition de chercheur : l’attention guidée intentionnellement vers l’instant présent unifie le corps et l’esprit. Cette pratique engendre une autre attitude face à la vie. Kabat-Zinn poursuit ses investigations au Centre Médical de l’Université du Massachusetts (UMass). Il cherche une terminologie laïque pour transmettre l’essence de la posture méditative. « Cette essence est universelle, dans la mesure où elle cherche à affiner l’attention et la vigilance. Elle est un véhicule puissant pour travailler à l’exploration de son soi profond, à la recherche des causes ultimes de la souffrance, et pour s’en libérer ». Kabat-Zinn crée le programme thérapeutique de la Mindfulness Based Stress Reduction ou MBSR. Ce programme a pour ambition d’apprendre aux participants à gérer de façon autonome leurs soucis. Cela passe par l’acquisition d’une habileté personnelle, qu’ils pourront mettre à profit seul, une fois qu’ils en auront maîtrisé les principes en groupe. Dans sa clinique de réduction du stress (Stress Reduction Clinic) qu’il crée en 1979, Kabat-Zinn met rapidement en pratique son programme MBSR auprès de personnes souffrant de douleurs physiques persistantes. Davidson et al. (2003 [8]) proposent de démontrer que les améliorations émotionnelles prodiguées par la pleine conscience évoluent en parallèle avec les particularités cérébrales gauche – droite. Leur voeu de tester des « cerveaux laïcs » peut se réaliser grâce aux volontaires mobilisés par Jon Kabat-Zinn.
Après les huit semaines du programme MBSR, le ratio moyen des volontaires s’oriente vers la gauche. Ils se déclarent plus engagés dans leur travail, plus dynamiques et moins anxieux. Lorsqu’ils sont re-testés en EEG quatre mois après leur stage de méditation laïque, leur index émotionnel montre toujours la prévalence d’une activité cérébrale gauche. Les effets se montrent durables. De nombreux centres de soin prodiguent aujourd’hui le programme MBSR, permettant de secourir la détresse liée à un grand nombre de problèmes de santé. Bien des chercheurs et cliniciens permettent à cette approche de pénétrer dans le monde occidental sans pour autant qu’ils souscrivent au contexte culturel et religieux de la pleine conscience (Baer, 2003 [9]). Ils donnent naissance à des pratiques en vigueur dans des contextes médicaux variés (Grossman et al., 2004 [10]).

Quelques domaines d’application

Les domaines, pour lesquels une présomption d’efficacité de la pleine conscience existe, concernent notamment :
- Une série de troubles de l’axe I du DSM-IV (1994) :
— les troubles anxieux (Kabat-Zinn J et al., 1992, cités par Rosenfeld, 2007) Pour cette étude, les auteurs proposent à des volontaires souffrant d’attaques de panique et d’anxiété généralisée, de suivre le programme MBSR. Après le stage, le nombre de sujets soumis à des attaques de panique se réduit, de même que leurs scores aux questionnaires mesurant l’anxiété. La MBSR agit de façon spécifique sur ces troubles, mais aussi de façon durable. En effet, le soulagement des patients se maintient durant les trois mois de suivi psychologique après l’expérience. Miller et al. (1995, cités par Rosenfeld, 2007) poursuivent l’étude avec le même groupe de volontaires auxquels ils proposent des entretiens médicaux et des questionnaires. L’étude conclut que les améliorations sur l’anxiété et les attaques de panique se maintiennent durablement sur les trois ans.
— Les dépressions bipolaires de type I sont développées largement dans ce qui suit.
— Les troubles obsessionnels compulsifs ont fait l’objet d’une étude en français où Dantin (2007, [11] envisage le recours à la méditation par la pleine conscience dans le traitement comportemental et cognitif de certains sous-types de ces pathologies.
- Le traitement de l’acouphène chronique invalidant étudié par Philippot et al. [Philippot P, Nef F, Clauw L, de Romerée M – A controlled, randomised trial of MBCT training effectiveness for treating Tinnitus. Paper presented at the Special Interest Meeting on MBCT, Oxford, January 4th-6th] montre une supériorité du groupe ayant suivi le programme MBSR en ce qui concerne la diminution de l’irritabilité et une consolidation des bénéfices du traitement lors du suivi de trois mois.
- Certains autres troubles psychosomatiques par exemple le psoriasis [12], la fibromyalgie [13].
- Quelques types de cancers (Carlson et Garland, 2005, cités par Rosenfeld, 2007).
- Certaines insomnies (Cohen, 2004, cité par Rosenfeld, 2007).
- La dépression et l’anxiété chez le sujet âgé (DeBerry, 1982, cité par Rosenfeld, 2007). Les pratiques en vigueur font appel à la pleine conscience soit partiellement, soit totalement. Celles intégrant largement des exercices de pleine conscience sont la thérapie comportementale dialectique de Marsha Linehan [14] et la thérapie par l’acceptation et l’engagement (Acceptance and committment Therapy : ACT) d’Hayes et al. (1994 [15])

Il existe actuellement deux programmes exclusivement basés sur la pleine conscience : le MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction) et, d’autre part, le MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy), thérapie cognitive basée sur la pleine conscience développée par Segal, Williams et Teasdale (2008).

[…]

P.-S.

Source ;
Muzellec, C. (2008) L’approche thérapeutique basée sur la pleine conscience sur le site de l’Association pour le Développement de la Mindfulness –

Notes

[1] Kabat-Zinn J – Où tu vas, tu es. Paris : Editions J’Ai Lu, 2005.

[2] Rosenfeld F – Méditer s’est se soigner. Paris : Ed Les Arènes, 2007.

[3] Benson H, Malhortra MS, Ralf F, Goldmam R, Gregg D, Jacobs G, Hopkins JP – Three case reports of metabolic and electroencephalographic changes during advanced Buddhist meditation techniques. Behavioral Medicine, 1990, 1, 90-95

[4] Goleman D – Surmonter les émotions destructrices. Un dialogue avec le Dalaï-Lama. Paris : Robert Lafont, 2008

[5] Maex E – Mindfulness : apprivoiser le stress par la pleine conscience. Bruxelles : De Boeck, 2007

[6] Sati souvent traduit en français par l’attention juste

[7] Nhat Hanh, Thich – Le miracle de la pleine conscience. Paris : Edition de l’Espace Bleu, 1996.

[8] Davidson R, Kabat-Zinn J,Schumacher J, Rosencranz M, Müller D, Santorelli S, Urbanowski F, Harrington A,Bonus K, Sheridan J – Alterations in brain and immune function produced by mindfulness meditation. Psychosomatic Medicine, 2003, 65, 564-570

[9] Baer RA – Mindfulness training as a clinical intervention : a conceptual and empirical review. Clinical Psychology : Science and Practice, 2003, 10/2, 125-143

[10] Grossman P, Niemann L, Schmidt S, Walach H – Mindfulness-based stress reduction and health benefits. A meta-analysis. Journal of Psychosomatic Research, 2004, 57, 35-43

[11] Dantin L – Méditation pleine conscience et traitement cognitive des obsessions. Journal de thérapie comportementale et cognitive, 2007, 17, 115-119

[12] Relman A, Kabat-Zinn J, Hosmer D, Riley D – Parsing the data : An examination of a study on meditation and the treatment of psoriasis. Advances in Mind-Body Medicine, 2001, 17, 66-77

[13] Sephton SE, Salomon P, Weissbecker I, Ulmer C, Floyd A, Hoover K, Studts JL – Mindfulness meditation alleviates depressive symptoms in women with fibromyalgia : results of a randomized clinical trial. Arthritis Care and Research, 2007, 57, 77-85

[14] Linehan M – Traitement cognitivo-comportemental du trouble de la personnalité étatlimite. Genève. Edition Médecine et Hygiène, 2000

[15] Hayes SC, Jacobson NS, Follette VM, Dougher MJ (Eds.) – Acceptance and change : Content and context in psychotherapy. Reno, NV : Context Press, 1994.

Carl Jung

Il naquit en 1875 et fut le disciple et ami de Sigmund Freud.
Au lieu de considérer la spiritualité et la religion comme des évasions par rapport à la santé mentale il admit, en effectuant une synthèse de traduction religieuse de l’Orient et de l’Occident, une présence divine qui donnait un sens à la vie.

Pour Jung, en Occident ont est porté à chercher à l’extérieur de soi-même une présence divine dispensatrice de grâce alors qu’en Orient, on insiste sur l’universalité, l’intemporalité et la vie intérieure.
Il a observé que l’homme oublie trop facilement la tâche qui consiste à s’autoréaliser. Il est souvent bien commode d’éviter ce qui comporte le plus de sens pour nous en tant qu’être humain et de prendre le chemin de la moindre résistance. Le chemin qui mène au sens et à la réalisation de soi, Jung l’a appelé le « processus » d’individuation ».

Ce processus comporte deux phases :

– la première est en relation avec le développement de la « personna » qui est un masque ou une série de masques que nous portons dans la vie. Cette première phase passe à travers tous les défis rencontrés entre la puberté et l’âge de quarante ans. Cette période regorge de choix de vie opposés : la liberté ou l’engagement, le besoin de solitude ou l’intimité, pour n’en nommer que quelques uns. Cette phase alterne entre introversion et extraversion.

– la seconde phase, qui généralement commence vers quarante ans, apporte l’occasion de découvrir un sens plus profond et plus personnel à sa vie.
Cette phase comporte deux démarches :

– devenir de plus en plus conscients de ces aspects de nous-mêmes que nous avions laissés de côté: quelle que soit la crainte que nous inspire cette entreprise, nos aspects cachés ont un cadeau magnifique à nous offrir.

– la quête de l’intégralité. Ayant reconnu nos parties cachées, nous devons les accueillir et les intégrer. Elles nous enrichissent et nous font découvrir que le sens de la vie vient de la réalisation de l’unicité et de l’individualité.

Bibliographie:

« L’Homme à la découverte de son âme » de Carl Jung

Toute la vie humaine est le reflet du passage de l’ego à l’âme (ou du psychologique au spirituel)
   L’ultime but de la vie est de vous permettre de découvrir qui vous êtes vraiment. Vous avez pris une forme physique pour réaliser cet objectif, pour découvrir par vous-même que vous êtes un être spirituel.
Vous découvrez qu’en réalité, tout est spirituel et que les étiquettes que vous attribuez aux différentes maladies et aux conflits psychologiques ne sont que des termes différents qui parlent tous du seul processus en cours : celui de l’éveil de la conscience.
La maladie est une forme de malaise localisé qui a été engendré à un moment de l’existence par la dénégation, la culpabilité, le jugement, la honte, l’autocritique et le manque d’amour. Elle est aussi liée à un réflexe biologique de survie qui est à mettre en relation avec la conscience primale de la vie, tant végétale, qu’animale ou humaine.

La maladie est un cri de l’âme qui attend d’être entendu et replacé dans son juste contexte

La maladie est intimement liée à l’éveil spirituel lorsque celui-ci ne peut se faire dans des conditions harmonieuses. C’est un des moyens qu’utilise le corps pour « rectifier la trajectoire » lorsque celle-ci s’éloigne de notre être véritable. Lorsqu’une guérison se produit, la peur devient lumière, une nouvelle orientation est donnée au corps et la santé se rétablit. Mais il est bien entendu qu’il n’est pas obligatoire de passer par cette expérience de la maladie pour y arriver.
L’éveil spirituel peut être favorisé par la compréhension du processus psychologique de l’être humain qui, observé sous cet angle, globalise et réunit toutes les données.
Une science récente, la psychobiologie, résume tout le périple de la conscience humaine comme le passage de l’homme animal à l’homme Dieu.
Vous trouverez ci-après, le tableau et l’explication de cette synthèse qui permet de situer plus justement l’homme dans son chemin de vie.

Pour voir le tableau complet, cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Le cercle symbolise la vie humaine.
Il est divisé en quartiers qui représentent les quatre grandes étapes psychologiques (ou spirituelles) à franchir pour permettre le passage du Moi au Soi, ou de l’ego à la conscience de l’âme, ou encore, de l’homme-animal à l’homme-Dieu.
Chaque quart se divise encore en trois roues qui concernent les étapes d’entrée, d’installation et de sortie nécessaires pour le passage d’un quart à un autre.

1er quart supérieur gauche

Le premier quart supérieur gauche (1) représente la création de l’ego. Il débute par l’entrée dans la vie du fœtus dans le ventre maternel.
Le fœtus vit en symbiose avec sa mère. Lui ou sa maman, c’est pareil. Il ressent ce qu’elle ressent, il vit ses joies et ses peines. Il vit dans la consciencesubconsciente. Cette période est représentée par la première roue (entrée) dans le premier quart.

A la naissance, il quitte cette union et connaît la séparation. Ses pleurs et ses cris sont la manifestation de son travail de deuil et de sa souffrance de cette séparation.
Au fil des mois, en même temps qu’il découvre son corps, il va réaliser qu’il n’est pas sa mère et que sa mère n’est pas lui. Le nourrisson fait alors une sorte de dépression qui se manifeste par le fait que chaque fois qu’il est en présence de quelqu’un d’étranger à sa mère, il pleure ou il se cache.
Vers un an, l’enfant réalise qu’il y a sa mère, les autres et lui. C’est cette séparation qui donne l’identité de l’enfant. Ainsi naît le Moi, au niveau psychologique.
Cette période (entre un an et trois ans) correspond à l’installation dans laconscience sociale. (voir 2ème roue du premier quart supérieur gauche)

Ce petit Moi va chercher des solutions pour ne pas souffrir dans la vie de tous les jours de ses frustrations et de ses manques. C’est là qu’il va installer ses propres programmes de survie suivant les événements qu’il rencontrera et ses réactions premières vis-à-vis de ceux-ci. Souvent, la première expérience consciente est déterminante et sera l’objet de référence pour les situations ultérieures qui verront se répéter les mêmes schémas comportementaux. Il va se forger ses défenses en prenant conscience du pouvoir qu’ont ses « oui » et ses « non ». (Conscience du petit moi ou de l’ego).
A ce stade, l’ADN est porteur de toutes les informations relatives à la survie, à la douleur, à la souffrance et au pouvoir de l’ego.
La création de l’ego est un processus naturel et obligatoire sur le chemin de la prise de conscience du Soi. Il est une aide qui, normalement, dès l’âge de sept ans, devrait aider l’enfant à se repérer dans la vie.
Mais dans la réalité, il en va tout autrement.
C’est durant cette période, (entre trois et sept ans) qu’il va adopter les comportements qu’on lui apprend. C’est là qu’une faille se creuse entre ses émotions vraies et ses émotions fausses, entre ce qu’il « aurait dû ressentir » et ce qu’il ressent effectivement. Les comportements appris avant qu’ils ne soient désirés par l’enfant prennent la place de ses sentiments véritables. Le processus est subtil car il est lié à « la bonne éducation » que veulent lui donner ses parents et la société pour « son bien ».
Un « faux moi » prend la place de son identité et éteint tous ses véritables repères.
Exprimer sa joie ou sa tristesse, sa colère ou sa désapprobation, donner ou conserver pour soi devient pour l’enfant un choix impossible à faire tant il est conditionné par ce qu’on attend de lui et ce qu’on lui a inculqué.

C’est là que le niveau de la sensation à votre véritable identité a été détruit

L’être humain est soumis aux lois et aux règles de la société qu’il s’est créé et qui vont, le plus souvent, à l’encontre des deux seules lois auxquelles répond l’âme et qui sont la liberté et l’auto-responsabilité.
C’est ce qui permet l’installation « des masques ».(voir 3ème roue du premier quart supérieur gauche)

A partir de là, l’enfant va vivre avec ce comportement appris non désiré qu’il a intégré à son identité jusqu’à l’inévitable « crise de l’adolescence » ou son âme, à la recherche de l’unité perdue, va le pousser à se différencier de ses parents pour trouver son propre centre. (Voir 1ère roue du second quart supérieur droit)

2ème quart supérieur droit

Il va passer ensuite par un travail d’organisation et de socialisation et la rencontre de l’autre sexe.
Si toutes les étapes de ce processus de maturation psychologique se sont bien passées, l’homme ou la femme est devenu capable d’un amour altruiste.
Mais là aussi, les déviations de la société, de l’enseignement, de l’éducation font que rares sont « adultes » ceux qui arrivent à l’âge adulte. La plupart du temps, ils en sont encore à se débattre avec un émotionnel resté accroché à l’âge de la petite enfance et avec un ego qui cherche désespérément à combler ses besoins.
Normalement, l’âge adulte devrait conduire à la découverte des masques (voir 2ème roue du 2ème quart) et à sa conséquence directe : le désir de libération du comportement appris non désiré (3ème roue du 2ème quart).

Ce désir de libération du comportement appris non désiré va amener l’être humain à rencontrer son « ombre », c’est-à-dire, reconnaître toutes les parties de lui qui n’ont jamais pu s’exprimer. C’est là qu’il doit arriver à ne plus se juger, à comprendre que tout est juste. Il rencontrera la peur de la perte des valeurs qui le soutiennent, la révolte et enfin l’acceptation de ce qui est. (voir 1ère roue du 3ème quart inférieur droit)

3ème quart inférieur droit
    

N.B. Le cancer apporte souvent avec lui cette remise en question brutale. La résolution des conflits qui en sont la cause et la mise en conscience du processus de conscience qui est en train de s’opérer, conduit le plus souvent à sa guérison.
Il n’est, bien évidemment, pas nécessaire d’avoir recours au cancer ou à la maladie pour réaliser cette étape; le cancer ou la maladie est un moyen qu’a choisi la personne dans le cadre de ses croyances et de ses limitations pour atteindre cet état de conscience. (Une des croyances les plus répandues est que l’évolution passe par la souffrance et la maladie.)

La découverte du « compagnon » (terme qui désigne l’ego véritable) va lui permettre de mettre bas les masques (2ème roue du 3ème quart).

Il voit alors clairement qui il n’est pas mais il ne sait pas encore qui il est. Cette perte des repères de l’identité va le plonger dans la confusion. Il pourra avoir l’impression de « perdre la tête ». Son mental ne lui semblera plus d’aucun secours.
Mais ne faut-il pas se perdre pour se « retrouver » ? (3ème roue du 3ème quart)

  Cette étape est cruciale car il y a le risque de confondre les symptômes de libération avec les symptômes de l’ancien état de souffrance. Des symptômes de guérison peuvent être interprétés comme des maladies alors que c’est le corps qui saisit l’occasion pour évacuer toutes les scories qu’il a accumulées depuis bien longtemps, pour éliminer ce qui n’est plus utile et pour réparer et restaurer ce qui doit l’être.

La recherche de l’unité, de l’amour infini ne peut être comblée tant que la dualité se manifeste en l’Etre. Aussi, va-t-il inverser le processus. Plutôt que de chercher à l’extérieur la plénitude, il va la rechercher en lui-même. C’est le chemin de l’introversion, de la méditation. Il va mettre une distance entre les évènements extérieurs et sa perception, ce qui va empêcher les émotions de le submerger et de ressentir des émotions violentes face aux événements.
Un quatrième brin d’ADN est activé : il est porteur de toutes les informations concernant l’amour inconditionnel.
A ce stade, l’humain n’a réalisé qu’une partie de sa croissance. (Conscience de transmutation) (1ère roue du 4ème quart).

4ème quart inférieur gauche

Cela va lui permettre de découvrir « l’Autre » qui l’habite, c’est-à-dire, son Etre intérieur. Cette partie de lui libre et non soumise aux conditionnement social, aux habitudes, cette partie qui se suffit à elle-même et qui échappe à la dualité. Cette étape est celle de la supraconscience qui correspond à l’activation d’un cinquième brin d’ADN porteur des informations relatives au fait de s’exprimer et de vivre au-delà de la dualité. (2ème roue du 4ème quart)

Après le chemin de l’introversion, il va prendre le chemin de la croissance spirituelle qui se fait au dehors, dans la relation à l’autre car il a désormais compris que l’Autre, c’est lui. La sympathie devient empathie, la communication communion.
Sa relation avec Dieu va être radicalement changée car elle est la découverte de la dimension divine en l’homme. (Hyper conscience)
Un sixième brin d’ADN est activé avec toutes les informations relatives aux facultés de précognition du subconscient. ( 3ème roue du 4ème quart)

Commence alors une nouvelle spirale qui accueille un humain « guérit » de ses souffrances psychologiques, parfaitement libre et lucide du monde qui l’entoure et qui peut désormais œuvrer, en possession de sa pleine puissance.

C’est en vivant dans le monde dans l’état d’hyper conscience, que l’être humain atteint ensuite l’illumination et la réalisation pour vivre l’ascension.

Pour conclure, nous pouvons dire qu’il existe une médecine d’urgence et une psychologie d’urgence qui servent à soutenir le petit « Moi » dans ses moments de fragilité, qui servent à réparer les traumatisme physiques, affectifs et psychologiques. Mais la véritable médecine et la psychologie de demain s’adresseront ensuite au Soi pour l’aider à reprendre sa place dans l’évolution humaine.

Endorphines et extase


Est-ce que les endorphines permettent d’expliquer le bien-être éprouvé en méditation ? Si par une pratique précise on peut fabriquer sa propre morphine à l’intérieur du corps, n’est-ce pas un gage d’autonomie par rapport à toutes sortes de dépendances, depuis la drogue et l’alcool jusqu’à cette dépendance fondamentale qui consiste à rechercher le bonheur à l’extérieur alors qu’il est déjà là, présent en nous ?

Pour aller droit au fait, on peut dire d’emblée que les endorphines ne sont pas la nouvelle panacée universelle, et qu’on n’en fera pas les « pilules de l’extase » que certains attendent peut-être; mais que leur découverte dans notre organisme depuis une quinzaine d’années ouvre de nouvelles perspectives sur le lien corps-esprit, avec des conséquences indirectes sur la compréhension du mode d’action de la méditation.

Qu’entend-on par endorphines ? Ce sont des peptides, c’est-à-dire de courtes chaînes d’acides aminés; on les qualifie d’ « opioïdes » car ils ont une action similaire à celle de l’opium et de la morphine. Ils ont été découverts par J. Hugues en 1975. Ils sont fabriqués au niveau de l’hypophyse et localement a la jonction entre les neurones; ils peuvent, au moins pour la bêta-endorphine, passer dans la circulation générale et être dosés. On trouve des récepteurs à endorphines également dans la peau, les intestins, le cþur et d’autres organes. Pour savoir si une action physiologique, par exemple une anesthésie, est médiatisée par les endorphines, on administre au sujet un antagoniste des morphiniques, en général la Naloxone. Si l’anesthésie cesse, cela signifie qu’elle était due aux endorphines. On a montré ainsi que l’anesthésie par acupuncture était médiatisée en partie par les endorphines. On a également prouvé le rôle des endorphines dans de multiples situations, la situation typique étant l’effort positif à pleine capacité.

Parmi les quatre cent trente articles sur les endorphines dont j’ai pu voir la liste à la Bibliothèque Centrale de l’École de Médecine à Paris, je n’en ai trouvé aucun qui parle nommément de méditation, ce sujet d’étude n’étant guère prioritaire dans les équipes de recherche. Cependant, une étude du Dr Levine de l’université de Californie peut être reliée indirectement à la méditation: Levine a montré que les endorphines médiatisaient l’effet placebo, c’est-à-dire que les patients qui suppriment leur propre douleur en croyant avoir reçu un médicament efficace le font par l’intermédiaire des endorphines. Si on leur administre de la Naloxone, I’effet placebo est supprimé et les patients souffrent de nouveau. L’effet placebo est un exemple particulier d’auto-suggestion qui est une méthode qu’on peut relier sans difficulté à de nombreuses sortes de méditation, même si ces dernières ne sont pas réductibles exclusivement à une auto-suggestion. De plus, il y a un rapport entre la concentration du prana, ce flux d’énergie que l’on concentre spontanément ou systématiquement dans certaines parties du corps, et la stimulation par aiguilles d’acupuncture; or, nous avons vu que l’action de celle-ci se fait en partie par l’intermédiaire des endorphines. Il n’est donc pas absurde de parler du lien entre méditation et endorphines, bien que nous ne puissions que souhaiter en avoir une confirmation expérimentale directe dans un avenir proche. Pour décrire plus précisément l’action des endorphines sur le corps, prenons le cas de la bêta-endorphine qui est sécrétée en cas d’exercice sportif pratiqué à 80% ou plus de la capacité maximale du sujet.

La sécrétion des endorphines est maximum en une minute, et semble influencée, en plus de l’effort, par des facteurs psychologiques. Elle dure en plateau pendant quinze minutes pour s’effacer en quarante-cinq minutes. Les endorphines semblent avoir pour fonction de donner une euphorie, un oubli de la douleur qui permet de se surpasser soi-même. On les a impliquées dans l’euphorie du combat qui permet à quelqu’un dont le bras, par exemple, vient d’être arraché après un obus, de continuer à tirer de l’autre bras. Elles favorisent la résistance au froid et sont certainement en cause dans les exploits des yogis qui vivent à peine vêtus dans le grand Himalaya. Elles sont augmentées pendant l’accouchement pour permettre à la mère de faire face aux douleurs. Les femmes qui ont eu l’habitude de l’exercice sportif pendant leur grossesse, c’est-à-dire qui ont l’habitude de produire leurs propres endorphines, en ont un taux supérieur dans le sang au moment de l’accouchement et supportent mieux les contractions que les femmes qui n’ont pas fait d’exercice.

Les endorphines augmentent la glycémie et la palatabilité, c’est-à-dire le plaisir pris à manger les aliments. Ces deux éléments contribuent sans doute à la sensation globale d’euphorie. Fait intéressant pour les méditants: les endorphines sont à leur maximum à six heures du matin; l’expérience de méditation risque donc d’être plus gratifiante à cette heure-là, pour peu qu’on ait suffisamment dormi auparavant, et les douleurs dues à l’immobilité de la posture risquent d’être mieux supportées. Les endorphines, par ailleurs, sont diminuées chez les arthritiques. Or, les effets de la pensée positive pour favoriser la guérison de l’arthrite sont connus. En rapprochant ces deux faits, il n’est pas interdit de penser que les endorphines sont un neuro transmetteur en cause dans l’amélioration, voire la guérison, de l’arthrite. Il ne faut cependant pas faire des endorphines une substance miracle. Elles inhibent le rythme des hormones sexuelles et peuvent induire un retard de la venue des règles et de la puberté chez des adolescentes qui pratiquent un sport intensivement. De plus, elles provoquent une inhibition des défenses immunitaires quand elles sont en quantité abondantes dans le sang, par exemple dans la demi-heure qui suit l’effort; elle peuvent aussi faire oublier ses propres limites et donner lieu à des accidents.

L’arrêt du mental: endorphines, drogue et extase

Les endorphines sont des opiacés: ceux-ci ont des propriétés de « stupéfiants ». Par ailleurs, le mot « stupéfaction » revient souvent dans le vocabulaire des mystiques. En commun, il y a un arrêt du mental. De même, l’ivresse, l’intoxication peuvent être divines. Les souris, particulièrement Omar Khayyam, ont poussé assez loin l’analogie. L’alcool donne une certaine sensibilité et permet d’avoir une conscience relativement détachée du corps.

Par ailleurs, on sait que, par une succession de réactions biologiques, I’alcool en vient à agir sur les mêmes récepteurs que les endorphines. Cela est à rapprocher du fait que chez les alcooliques les endorphines sont basses: elles n’ont plus besoin d’être synthétisées puisque l’alcool prend leur place. Ce bas niveau pourrait expliquer le caractère pénible, douloureux de l’état de manque chez l’alcoolique, qui n’est pas sans rappeler l’état de manque chez l’héroïnomane. Les opiacés provoquent la stupéfaction, l’arrêt du mental entre autres par le blocage des sensations douloureuses; celles-ci sont à la base d’une agitation constante du mental ordinaire, qui se défend en permanence contre telle ou telle petite gêne ou douleur. De plus, ils paralysent la motricité intestinale qui est probablement reliée à la sensation de mal-être quand elle est accélérée (diarrhée, stress) et à une sensation de bien-être quand elle est diminuée ou ralentie. Le véritable arrêt du mental n’est pas seulement un arrêt du bavardage et de l’imagerie intérieure: il est lié à un arrêt du mouvement interne des sensations ce qui pour les yogis, correspond au samadhi. Cet arrêt provoque un bonheur intense, bien au-delà des bonheurs habituels; même un arrêt partiel du mental procure une expérience de bonheur hors de l’ordinaire.

Quand on envisage les choses dans une perspective suffisamment large, il est erroné de dire que l’extase est une forme d’expérience de drogue sublimée. C’est plutôt le contraire: le drogué dévie de l’expérience du soi dont il a eu un reflet à travers la prise de toxiques; le bonheur qu’il en a éprouvé fait qu’il cherche à le retrouver par tous les moyens, même s’il doit au bout du compte le payer très cher.

A l’inverse de la drogue, les débuts de la méditation sont difficiles; ils demandent une discipline pour apprivoiser son mental, son attention. Il faut payer le prix au début, mais après, le fait de n’avoir même qu’un avant-goût de l’expérience de l’arrêt du mental est suffisant pour récompenser ses efforts et donner envie de continuer. Les témoignages traditionnels convergent autour de cette expérience: au début des Yogasutras de Patanjali, la définition du yoga est célèbre: citta-nirodha, l’arrêt du mental. Nisargadatta Maharaj parle même d’abandonner le sentiment de « je suis », et compare concrètement le samadhi à de l’eau bouillie qui repose: non seulement elle est immobile, mais les germes des désirs égoïstes qui existaient en elle ont été tués. Il dit par ailleurs: «La Connaissance n’a pas besoin de paix et de quiétude, car elle est en elle-même paix et quiétude. Dans ce principe de la quiétude fondamentale, sans dualité, il n’y a pas de changement, quel que soit le moment.»

Dans le bouddhisme, le terme nirvana– cessation-parle de lui-même; ceux qui ont tant soit peu d’expérience spirituelle comprendront tout le potentiel positif de liberté et de bonheur intérieur qu’évoque ce terme. Le zen est fondé sur mu-la vacuité. Maître Eckhart exprime cette expérience d’arrêt du mental de diverses manières, entre autres lors d’un sermon sur la Béatitude de la pauvreté: «Ici, dans cette pauvreté (de ne rien posséder), l’homme retrouve l’être éternel qu’il a été, qu’il est maintenant et qu’il demeurera à jamais.»

Chez les Pères du désert et dans le monachisme grec, I’hésychia-la quiétude- tient la première place, qu’il nous suffise de quelques citations pour le faire sentir. Saint Nil recommande de «s’attacher au chef de file de tous les travaux, l’hésychia, qui montre la contemplation des vertus, douée d’yeux multiples»… Le moine doit avoir «soif de l’hésychia déifiante».Pour lui, le silence est une panacée: «Il n’est pas de souci qui ne puisse être vaincu par le silence. A Dieu lui-même, le silence t’unira…» «Beaucoup de gens courent, pour trouver, mais il n’en est pas un qui trouve, si ce n’est celui qui tient le silence continuellement. »

Il ne faut pas confondre cette grande expérience avec un stade intermédiaire de méditation associé à un plaisir intense; c’est un encouragement, mais il peut donner lieu à une sorte d’accoutumance et on doit être prêt à le dépasser pour aller plus loin. Ramakrishna disait à ses disciples, qui étaient tellement fascinés par lui qu’ils ne pouvaient s’empêcher de revenir tous les jours à heure fixe le visiter: «Vous êtes comme ces paons auxquels on donne quotidiennement et à la même heure une pilule d’opium. On peut être sûr qu’au bout de quelque temps, ils seront obligés de venir au rendez-vous.»

C’est le rôle du Maître spirituel de communiquer une expérience de joie hors de l’ordinaire qui donne au disciple l’envie d’aller plus loin dans sa propre pratique. Dans une étude faite durant les années 70 aux Etats-Unis, sur deux mille sujets s’étant mis à pratiquer la méditation pendant deux ans, les pourcentages de consommateurs de drogue ont diminué significativement. Au début, 80% des sujets prenaient de la marijuana, au bout de deux ans, ce taux était descendu à 20%. Pour le LSD, le pourcentage L’intoxiqués passait de 60% à 5% et pour les amphétamines, de 35% à 5%. Le fait qu’on puisse se mettre bien par soi-même sans l’aide d’aucun produit extérieur me semble important à dire et à redire du point de vue médical comme du point de vue spirituel et ce, surtout pour un public français, quand on sait que nous battons les records de consommation de vin et de tranquillisants par habitant…

Recherche en physiologie et expérience traditionnelle

Si un fait d’expérience traditionnelle est corroboré par la recherche en physiologie, tant mieux. Cela pourra aider des débutants qui n’ont foi que dans la science à s’intéresser au savoir traditionnel. Mais ne nous faisons pas d’illusion: le principe de base de la tradition est l’expérience personnelle, on peut difficilement échapper à cette loi. Ainsi, il n’y aura pas de miracle tant que les gens ne se mettront pas à pratiquer, même si on réussit à prouver scientifiquement que la méditation fait produire des endorphines euphorisantes en plus des effets anti-stress déjà connus. C’est archiprouvé scientifiquement que le tabac et l’alcool sont nuisibles pris en excès, mais combien de gens font semblant de ne pas le savoir pour continuer à s’intoxiquer ! Même si nous réussissions à fabriquer à partir des endorphines des pilules-miracle, des « euphories », cela ne changerait rien au problème de base: pour quelles raisons allons-nous mal, quel est le pourquoi et le comment de notre souffrance, comment peut-on agir sur ses causes ? Les processus de conscience qui mènent aux expériences de méditation sont au fond plus importants que les expériences elles-mêmes: celles-ci passent, mais ce qu’on a compris pour y arriver reste. L’éveil se fait en nous-même et par nous-même: par exemple, c’est encore par nous-même que nous pouvons le mieux trouver un antidote à un neuro-peptide dont l’action est fort répandue chez les méditants, surtout tôt le matin et tard le soir: « l’endormine » !… Il serait excessif de faire des endorphines une sorte de véhicule tout puissant de la pensée positive, même si on réussit à confirmer le lien entre les deux. Certes, les Simonton guérissent des cancers en faisant visualiser aux patients des leucocytes mangeurs de cellules malignes, pourquoi, alors, ne pas se servir des endorphines pour concrétiser une pensée positive ? Tant mieux si cela marche, mais il faut savoir qu’on reste au niveau d’un truc de visualisation et que les réalités neurochimiques sont plus complexes et plus contradictoires que cela. Du point de vue du yoga, les phénomènes neurophysiologiques sont seulement des corrélatifs, des conséquences de ce qui se passe à un autre niveau. Nous sommes inconsciemment héritiers de la pensée mécaniste des chimistes du XIXe siècle. La vie,

l’esprit se réduiraient à un ensemble de réactions chimiques; mais en cette fin du XXe siècle revient au premier plan, par de multiples voies, la notion que l’homme est relié à ce qui l’entoure, au pouvoir cosmique, au « champ unifié » pourrait-on dire pour ne pas rentrer dans trop de particularités culturelles. Le fait d’être dans une situation de stress intense et d’avoir soudain une force insoupçonnée pour la dépasser est pour le yogi le signe de l’intervention d’un pouvoir « autre »-qu’on l’appelle pouvoir de l’Autre ou Kundalini, qu’on le fasse venir d’en haut ou d’en bas, peu importe. Le fait de savoir ou de ne pas savoir que ce phénomène peut être corrélé à tel ou tel neuromédiateur n’empêche pas de le comprendre et de l’utiliser. En Inde, on trouve de nombreux exemples de gurus qui mettent intentionnellement leurs disciples dans des situations extrêmes pour déclencher chez eux l’éveil d’une énergie dormante. Dans le zen, le rythme soutenu et prolongé des sesshins permet également ce dépassement de soi-même. Dans le monachisme chrétien, on peut rapprocher de ce processus l’ascèse du staretz Silouane du Mont-Athos: «Se tenir en enfer et ne pas désespérer.» Le risque de telles méthodes fortes, si elles sont mal indiquées, est de créer un dégoût que même le souvenir d’une éventuelle euphorie des endorphines ne réussira pas à dissiper. Pour donner un autre exemple de la prudence nécessaire dans le rapprochement d’éléments de recherche scientifique et d’expériences traditionnelles, on peut parler du lien entre méditation et hémisphère droit, lien qui n’est en fait que partiellement justifié. C’est ce que montre un article de J.B Earle qui avait fait à l’époque une synthèse d’une centaine de publications sur le sujet. L’idée de départ était logique: la méditation cherchant à inhiber le mental verbal, rationnel (hémisphère gauche) et à stimuler les capacités intuitives (hémisphère droit) on devrait observer une certaine prédominance droite, au moins pendant et juste après la méditation. Certes, I’hémisphère droit est physiologiquement lié à l’attention soutenue et à la production d’images mentales. On constate qu’il est stimulé chez les débutants en méditation alors que l’hémisphère gauche est inhibé. Cela correspond sans doute au fait que le débutant s’efforce de faire taire le bavardage mental et se trouve envahi par un afflux d’images mentales qu’il ne réussit pas encore à contrôler. Mais quand le méditant progresse, ce n’est plus l’excitation de l’hémisphère droit qui est caractéristique, mais une plus grande synchronicité intra et inter-hémisphérique des ondes enregistrées à l’électro-encéphalographie. Ces ondes sont en phase, ce qui est probablement relié à un glissement de l’activité principale du cerveau du cortex vers les régions sub-corticales; le ressenti du sujet serait alors un sentiment d’unité, de «vacuité de la conscience». Nous en revenons à cette expérience fondamentale de l’au-delà du mental, ou de son arrêt, ce qui a une signification analogue. Témoin, cette histoire zen, pour terminer:

Un jour que le maître Yao-shan Wei-yen était assis tranquillement les jambes croisées, un moine vint et lui dit:

«A quoi pensez-vous dans l’immobilité ? -Je pense à ce qui est au-delà de la pensée.

-Comment faites-vous pour penser ce qui est au-delà de la pensée ?

-En ne pensant pas.»

 Par le Dr Jacques VIGNE

Les outils linguistiques permettent d’amener progressivement le sujet vers un état altéré de conscience, en articulant le champ du langage propre au sujet avec celui du manipulateur. Pour ce faire, des mots comme « et », « comme », « parce que », « pendant » ou « quand » peuvent être considérés comme des ponts linguistiques dont l’utilisation n’a d’autre but que la création d’un état de transe. Quand le rapport de connexion logique n’existe pas, il suffit de l’emploi de la conjonction « et » pour lui donner un semblant d’existence.
Les truismes liés à une suggestion indirecte induisant un état altéré de conscience font que la réponse hypnotique semble impersonnelle et par conséquent automatique. Ce détournement sémantique et linguistique s’accompagne de processus dissociatifs et dépersonnalisants comme la saturation de la strate consciente de la psyché en un mouvement autoréférentiel, phénomène qui bloque sa capacité d’agir. De la même manière qu’une carte diffère du territoire qu’elle représente, les représentations internes diffèrent de la réalité factuelle. On peut exprimer cela sous la forme d’une image où les représentations internes et la physiologie seraient liées en ne « boucle cybernétique » : la pensée du sujet, définie au préalable, détermine son comportement, lui-même défini par cette pensée étrangère.

Le cadrage est un dispositif psychologique qui consiste à fabriquer le point de vue de l’observateur ; celui-ci est invité à percevoir un objet d’après une perspective déterminée, ce qui conditionne le rapport qu’il entretiendra avec cet objet. Dans un champ visuel, on perçoit plus facilement certains objets que d’autres. On manipulera la perception de l’observateur selon cette règle, qui s’appliquera aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du cadre. Le sens informationnel d’une image ainsi réorganisée variera alors selon la volonté du manipulateur. Influencer la manière dont un problème est perçu peut mener à des solutions radicalement différentes. Selon la « Théorie de la Prospection » (« Prospect Theory »), la priorité humaine numéro un est d’éviter l’échec. Les gains sont secondaires en comparaison de l’objectif « zéro perte ». Ainsi, il est plus judicieux de poser une problématique en termes de pertes plutôt qu’en termes de gains possibles. Une personne choisira une stratégie conservatrice quand le problème à résoudre sera présenté de manière positive, et choisira une stratégie plus risquée lorsque ce même problème sera posé en termes négatifs.

Ces variantes du « Problème de Cadre » relèvent d’une thématique plus générale, celle de la description totale dans la perspective d’une théorie de l’esprit. Cela n’apparaît pas seulement, en effet, dans le calcul de la situation pour représenter de manière adéquate un monde qui change constamment, selon les « lois du mouvement » mais également dans la prévision, l’induction, le raisonnement, la compréhension du langage naturel, l’apprentissage etc. Au fond, obtenir la description complète d’un objet s’avère être un but impossible à atteindre. L’effet dominant du cadrage est intégré au média lui-même ; ainsi, même s’il existait des programmes à prétention d’objectivité, celle-ci ne pourrait être véritablement obtenue.

Avec l’abandon de l’idée que le monde existe indépendamment de l’observateur, on ne peut définir la réalité objective sans tenir compte d’une re-création effectuée par celui-ci au cours de l‘observation. Mais la qualité de l’expérience de la réalité est relative à l’organisation de la perception. Quand le son devient signal, quand l’observateur est capable de voir la diffusion sonore comme un modèle, la capacité d’analyse et de synthèse dépend du développement et de l’organisation de la perception. Les formes que nous utilisons pour arriver au bout de nos expériences vont des hallucinations à l’utilisation rationnelle de modèles schématiques. Une des caractéristiques majeures d’une pensée productive se base sur la recombinaison psychologique associative, mais le point essentiel de la formulation théorique montre que les représentations internes constituent déjà l’élément déterminant d’un environnement perceptible.
La croyance et l’imagination construisent la réalité ; celle-ci se structure autant à partir des mécanismes basiques de survie dirigés par l’instinct « frappe-et-cours » que le cerveau reptilien contrôle, qu’ à partir du comportement territorial, du symbolisme abstrait régi par des impulsions neuronale et codées en images mentales qui soulignent les visions du monde. Plus un système a de points de référence, plus sa potentialité utilitaire augmente, et plus les facteurs d’incertitude s’infiltrent. Ce qui est « réel » n’est pas certain mais ce qui est certain n’est pas « réel ». Le système nerveux de l’homme montre que la différence peut être supprimée entre le « réel » et un événement clair et vif, conçu uniquement par l’imagination. Le système nerveux agit en fonction de ce qu’il croit ou perçoit comme « vrai ». C’est la base de la réussite d’un l’entraînement. Déverrouiller le futur implique la maîtrise de cartes multidimensionnelles du monde pour ouvrir de nouvelles portes de sorties et de nouveaux ports d’attache dans l’hyperespace ; cela nécessite des mots de passe permettant les voyages hors la réalité globale normative vers les cultures parallèles et les nations invisibles ; cela nécessite des stations de ravitaillement pour nomades sur les routes prises par la pratique révolutionnaire du vol sans but ; cela nécessite des cartes psycho-géographiques qui nous montrent le chemin pour Dreamtime et les transports publics en direction de Kaddath.